LE VOLCANISME.

Les volcans siciliens sont parmis les plus beaux et les plus impressionnants du monde, du fait de leur écrin naturel entre terre et mer et de la fréquence des éruptions.

Les systèmes volcaniques siciliens sont très variés . On observe distinctement des cônes volcaniques aériens quaternaires formés de coulées de lave, mais aussi de cendres, de bombes et de scories (stratovolcans des îles et éoliennes et de l'Etna), des émissions volcaniques plus anciennes comme les volcans sous-marins de Vizini (laves en coussin ou pillow lavas) et les cheminées volcaniques de Sortino dans les monts d'Ibléi (diatrèmes).

On découvre dans la littérature scientifique que l'Etna est l'objet de grands débats scientifiques, en particulier depuis ses dernières périodes d'activité : l'Etna est il causé par la subduction de la plaque Africaine sous la plaque européenne, où bien résulte-t-il de l'activité d'un point chaud ?

De nombreux sites internet permettent de découvrir la géologie des volcans siciliens et de suivre l'actualité des éruptions. Par exemple, le site Activolcans (http://www.activolcans.info/volcan-Etna.html) présente cette description synthétique de l'Etna : l'Etna est le plus grand volcan actif d'Europe avec un diamètre à la base de plus de 35 Km. Sa superficie correspond à celle de Paris et sa grande banlieue. Le volcan tel qu'il apparaît aujourd'hui résulte d'une succession d'événement qui se sont enregistrés par d'inombrables coulées de lave dont les plus récentes sont parfaitement cartographiées.


Figure 6. : cartographies des dernières principales phases éruptives de l'Etna.


Voir aussi : http://boris.vulcanoetna.it/ETNA_2001.html

Les premières phases d'édification de l'Etna ont eu lieu en milieu marin, il y a 500 000 ans, dans un golfe peu profond. Il culmine désormais à plus de 3300 m au dessus de la Méditerranée mais son altitude varie constamment. Ses flancs sont constellés de près de 250 cônes de scories adventifs. Une vaste structure d'effondrement, la Valle del Bove, entaille son flanc est et se retrouve jusqu'en mer Ionienne. Elle s'est formée en plusieurs phases la dernière datant de 4000 ans environ. Ses éruptions sont très fréquentes (la dernière coulée de lave, apparue en mai 2008, était toujours active en avril 2009) et même en phase plus calme il rejette d'énormes quantités de gaz depuis ses cratères sommitaux. Ces derniers sont au nombre de 4 : la Voragine (formée en 1947), la Bocca Nuova (née en 1968), le cratère nord-est (né en 1911) et le cratère sud-est (apparu en 1971). Depuis plusieurs années les éruptions se concentrent dans les cratères sommitaux mais aussi plus bas, le long d'une importante zone de fracture orientée grossièrement nord / sud. Les éruptions de juillet 2001 et octobre 2002 en sont les témoins parmi les plus récents. Le risque majeur sur ce volcan demeure l'occurrence à moyen terme d'une éruption excentrique, c'est à dire sur les basses pentes du volcan, là où la densité de population est très élevée. La dernière de ce type s'est produite en 1669 et a entraîné la destruction partielle de la ville de Catane.

L'Etna et les iles éoliennes font régulièrement l'objet d'articles et de reportages, mais l'histoire volcanique de la Sicile mais nous avons été également très impressionnés par la richesses géologiques des systèmes vocaniques sous-marins (pillow lavas) et des cheminées (diatrèmes) des Mont Ibéi (entre Syracuse et Caltagirone).

Le substrat des Monts Iblei correspond à une large plate-forme carbonatée qui bordait le nord de la plaque africaine à l'ère secondaire (de -240 106 à -65 106 années). Ces formations carbonatées de l'ere secondaire et les calcaire cénozoïques qui les recouvrent sont traversées par de nombreux systèmes volcaniques plus récents, bien visibles dans les falaises, les carrières et les bordures de route.

Le volcanisme des Monts d'Ibléi, de la fin du Miocène au Pléistocène est aérien et sous-marin. Il est multiphasé, chaque phase présentant des différences bien marquées en termes de volume émis, de composition chimique, de localisation et de processus éruptifs et dépositionnels.

Phase I : Volcanisme miocène d'âgeTortonian-Messinian (Formation de Carlentini). Les laves se sont déposées en environnement sous-marin et subaérien. Les roches émises sont néphélinique : elles sont composées essentiellement d'un felspathoïde (la néphéline) et sont caractéristiques des diatrèmes (cheminées volcaniques). Les diatrèmes de l'est du plateau de l'Ibléi, dont celui de Sortino datent de cette première phase du volcanisme miocène.

Phase II : Coulées de laves sous-marines du Pliocène Inférieur (paléo bathymétrie pouvant atteindre 100 - 300 m) correspondant aux formations de Poggio Pizzuto et de Poggio Inzerillo.

Phase III :.Après une période de quiescence de plus de 2 millions d'années, on assiste à une nouvelle phase éruptive, avec un épisode de volcanisme tholéïtique marin peu rofond (formation de Militello). Ces dépôts volcaniques prennent souvent l'aspect de coussins (pillows lavas), remaniés dans des brèches qui se déposent dans un environnement marin peu profond (progradation de type deltaïque).. Les pillow lavas de la région de Vizzini ilustrent cette 3ème phase volcanique.

Pour en savoir plus sur le volcanisme des Monts Iblei, consulter les travaux de Schmincke H.U.*, Grasso M.**, Sturiale G.**, Suiting I. publiés dans le livret guide du 32ème Congrès International de Géologie de 2004 (téléchargement sur http://www.socgeol.info/altro/documents/guide_books/B30.pdf)